André Albert Auguste, baron Delvaux, né le 21 mars 1926 à Heverlee et mort le 4 octobre 2002 à Valence en Espagne, est un cinéaste belge, considéré comme le symbole du cinéma belge moderne.
Avant de devenir cinéaste, André Delvaux obtient une licence en philologie germanique et en droit à l'Université libre de Bruxelles. Familier de la Cinémathèque royale de Belgique, il accompagne des films muets au piano, de 1952 à 1958, à L'Écran du séminaire des arts, ancêtre du Musée du cinéma de Bruxelles. Il devient ensuite professeur de langue et littérature néerlandaise à l'Athénée Fernand Blum à Schaerbeek, où il fonde une classe de cinéma. Il réalise entretemps plusieurs courts métrages documentaires pour la télévision belge de 1956 à 1962, notamment sur Jean Rouch et Federico Fellini. Il se tourne ensuite vers la fiction avec Le Temps des écoliers en 1962, année où il cofonde l'INSAS. Delvaux est le symbole du cinéma belge moderne car, s'il existait un cinéma belge avant lui, son premier long métrage, L'Homme au crâne rasé, a fait entrer dès 1966 la cinématographie belge dans la modernité.
André Delvaux meurt des suites d'une crise cardiaque en 2002 en Espagne, où il assiste à la deuxième édition de la Rencontre mondiale des arts de la ville de Valence.
Selon le réalisateur Jaco Van Dormael (Toto le héros), «C'est lui qui a ouvert la porte du cinéma belge dans laquelle nous nous sommes engouffrés ».
Ses films sont pour la plupart des adaptations littéraires (Johan Daisne, Julien Gracq, Marguerite Yourcenar, Suzanne Lilar...) et sont souvent ancrés dans un cadre spécifiquement belge: Delvaux tourne indifféremment en français et en néerlandais. Ses réalisations se démarquent par un style inclassable et ambitieux, marqué par l'onirisme et le mystère. L'Homme au crâne rasé révèle son inspiration surréaliste et Un soir, un train, avec Yves Montand et Anouk Aimée, s'inscrit dans un cycle de «réalisme magique». Selon le cinéaste, le réalisme magique auquel il a recours est avant tout un jeu esthétique, spirituel et philosophique, doublé d'une interrogation métaphysique et ontologique. Néanmoins, ses films restent enracinés dans une réalité banale, perçue comme mystérieuse et irrationnelle. La frontière entre réel et imaginaire est alors abolie autour des thèmes de la mort et du désir. Une atmosphère inquiétante et étrange naît autant grâce à l'histoire qu'aux paysages. Rendez-vous à Bray, qui dévoile une tonalité plus intime de son œuvre, lui vaut le Prix Louis-Delluc en 1971 et Benvenuta, interprété par Fanny Ardant et Vittorio Gassman, conte l'histoire d'un jeune scénariste parti, pour les besoins d'un film, à la rencontre d'une romancière qui vit chacune de ses histoires d'amour comme une expérience mystique.
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